Les motards norvégiens ont eu la mauvaise surprise de voir le prix de certaines motos s’envoler. Depuis le 1er juillet 2017, le gouvernement de ce pays de 5,1 millions d’habitants a en effet décidé d’intégrer le taux d’émission de CO2 pour déterminer le montant de la taxe à acquitter lors de l’achat d’un véhicule neuf. Certaines machines sont très impactées par ce nouveau mode de calcul. La Yamaha MT-10 SP voit son tarif augmenter de 4.420 €, la Kawasaki Z900 de 4.117 €. La Moto Guzzi Audace décroche la timbale avec une taxe de 8.824 € à acquitter en plus du prix de vente ! Ces trois modèles sont particulièrement visés par la nouvelle taxe du fait de leurs émissions de CO2.

Moto discréditée
Craignant que ces machines ne finissent par disparaître du territoire, la NMCU (Norwegian Motorcyclists’ Union) s’est fendue d’un courrier aux constructeurs pour tirer la sonnette d’alarme. Morten Hansen, secrétaire général de la NMCU et signataire de la missive, en a également profité pour leur demander d’œuvrer afin d’abaisser le niveau d’émission des modèles concernés. L’homme indique avoir été étonné d’apprendre que ces quelques motos affichaient des taux de CO2 supérieurs à ceux d’un SUV Volvo XC90. Voilà qui a en effet de quoi surprendre même si le CO2 ne constitue que l’une des composantes du bilan énergétique d’un véhicule. Mais dans un pays particulièrement sensible aux problématiques environnementales, cette nouvelle risque de jeter le discrédit sur la pratique de la moto dans son ensemble alors que ce ne sont que quelques rares modèles qui se retrouvent dans le collimateur du législateur.

Pollution des motos : tout est question de point de vue
En s’appuyant uniquement sur le taux d’émission de CO2 (un élément facile à quantifier depuis l’obligation de l’étiquetage énergie sur les véhicules neufs), le gouvernement norvégien passe sous silence les vertus du deux-roues en termes de fluidification du trafic et de réduction du temps de trajet. Il ne tient pas non plus compte du moindre niveau d’émission de particules par rapport aux voitures, notamment celles liées à l’usure des pneus ou des plaquettes.

D’autres pays bientôt touchés
La NMCU a enfin alerté les constructeurs sur le fait que d’autres gouvernements européens pourraient bien, à terme, s’inspirer du modèle norvégien et taxer à leur tour les motos à fort taux d’émission de CO2. Ce qui aura un impact sur notre passion mais également sur l’ensemble de l’industrie du deux-roues.

Voyage, Voyage

La Norvège n’est pas un pays à moto ? Détrompez-vous en allant jeter un oeil au récit de voyage de notre blogueur Frédéric du Frédéblog.

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