En 1878, Shozo Kawasaki (photo ci-dessous) fondait un chantier naval à Tokyo, activité qui donnera ses lettres de noblesse à l’entreprise.

Suite à son déplacement à Kobe, dans la baie d’Osaka, à 500 km à l’ouest de la capitale japonaise, Kawasaki se diversifie rapidement dans les chemins de fer, l’aviation, la fabrication de moteurs, de sous-marins, de turbines, etc.

Les motos, pas avant les années 1950
La production de motos a commencé… plus de sept décennies plus tard. Au début des années 1950, Kawasaki lance d’abord le moteur KE-1, un monocylindre 150 cm³ 4-temps réalisé dans son usine d’aviation de Kobe. Idem pour le KB-5, un 125 cm³ 2-temps apparu en 1955 qui équipera (lui et ses autres versions) plusieurs modèles de Meihatsu, marque que rachètera bientôt Kawasaki.

La toute première « vraie » moto entièrement conçue et construite par Kawasaki est la 125 B8 2-temps (photo ci-dessous DR), apparue en 1962 et dérivée de la Meihatsu B7. Une moto qui, là encore, a bénéficié du travail effectué par la marque dans le domaine aéronautique ; le logo sur le réservoir portait d’ailleurs cette inscription : « Kawasaki Aircraft ». Puissance : 10 ch à 6000 tr/min.

Voilà pour les débuts de la production moto, partie intégrante de la division Leisure (« loisirs ») à l’instar des quads et autres 4-roues ou encore des jet-ski. Cette division représente environ 20 % de l’activité de Kawasaki Heavy Industries (KHI). Avec plus d’une centaine de sociétés, KHI est présent dans une dizaine de domaines, dont certains parfois reliés par des passerelles techniques.

En voici quelques exemples ; la liste n’est évidemment pas exhaustive.

Aviation et espace
Depuis quasiment le début du 20e siècle ou presque, Kawasaki a fait des avions. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a notamment produit le KI-61 Hien, seul avion de chasse nippon à moteur 12 cylindres en V inversé. Aujourd’hui, le constructeur a toujours une gamme, essentiellement destinée à l’armée et à la marine japonaises. Ce sont l’avion de transport C2 (photo ci-dessous), le P1 de patrouille maritime ou encore le T4 pour l’entraînement à la chasse.

Mais KHI réalise également des pièces pour d’autres constructeurs aéronautiques (parties de fuselage des Boeing 777 et 787, partenariat pour l’Embraer 170), ainsi que des composants de turboréacteurs pour les spécialistes IAE, Pratt & Whitney, Rolls-Royce, etc. Il participe aussi à la fabrication d’hélicoptères, à l’instar du BK 117 en partenariat avec l’allemand MBB, du MCH-101 développé avec des Italiens et des Anglais ou encore du CH-47 (le fameux Chinook à double rotor) avec Boeing.

Une gamme de trains complète
Très vite, à l’instar du domaine aéronautique, Kawasaki a travaillé dans le ferroviaire. Aujourd’hui, il propose le fameux Shinkansen (également construit par d’autres entreprises japonaises), équivalent local de notre TGV, mais aussi des locomotives, des rames pour les grandes lignes et la banlieue, des métros, des wagons de marchandises, etc. Une production pour le Japon, bien sûr, mais aussi pour certaines villes des États-Unis, de Taiwan, de Chine, entre autres.

En 2008, la division Kawasaki Rail Car, Inc. a présenté un prototype de train rapide (350 km/h) et environnementalement « avancé », l’efSET (photo ci-dessus).

Dix ans plus tard, en décembre 2018, Kawasaki produisait sa 5000e locomotive depuis 1906. L’industriel avait également, à la même date, construit plus de 90 000 wagons et autres matériels destinés aux chemins de fer.

Côté turbines, ça gaze…
À l’instar des autres constructeurs japonais, Kawasaki a su/sait utiliser les turbines - compresseur ou turbo - dans ses motos. C’était déjà le cas avec l’incroyable GPZ 750 Turbo en 1983. Plus près de nous, sont apparues les H2, H2R, H2 SX SE/SE+ et ZH2 (photo ci-dessous) avec leur compresseur.

Un choix technologique qui ne doit rien au hasard. En 2013, lors de la présentation d’un 4-cylindres suralimenté au 43e salon de Tokyo, le patron de l’époque déclarait : « En nous appuyant sur les connaissances acquises à partir de la conception et de la production de turbines à gaz, nous avons créé un moteur suralimenté pour moto ».

Et justement, depuis 1943, Kawasaki fabrique de nombreux modèles de turbines (photo ci-dessus) et de moteurs à gaz, mais aussi des groupes électrogènes mobiles ou encore des moteurs thermiques, 2 et 4-temps, plus classiques pour tondeuses à gazon, souffleuses de feuilles, groupes électrogènes personnels, etc.

Bateaux : une très longue expérience
Kawasaki a débuté avec la construction de navires, on l’a vu. Un secteur dans lequel la marque japonaise est évidemment encore très présente. Que ce soit dans le domaine civil ou dans le domaine militaire. Côté civil, sortent de ses chantiers navals des porte-conteneurs, pétroliers, méthaniers, cargos, vraquiers, transporteurs de voitures…. Il réfléchit également, avec son projet LH2, à des bateaux transporteurs d’hydrogène liquide (photo ci-dessous).

Côté militaire, KHI fabrique des sous-marins (plus de 80 exemplaires à ce jour), des mini sous-marins de recherche et de sauvetage, et des bateaux de patrouille maritime.

Sous terre aussi
Kawasaki Heavy Industries produit également, notamment, des tunneliers. Dont les deux modèles TBM - chacun composé de plus de… 100 000 pièces - qui forèrent les 38 km du tunnel sous la Manche. Vitesse maxi : 530 mètres par mois.

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