Essai

Souci du détail
Prenez une Z 900 RS, changez le guidon pour un cintre presque plat, ajoutez une tête de fourche et une selle « sport », n’oubliez pas quelques logos rétros (les autocollants DOHC sur les carters moteur) ; recouvrez le tout d’une superbe teinte citron vert, relevée par des bandes blanches façon Godier-Genoud 1135 R, et voilà une « rétro-sport » qui en jette ! Cerise sur le gâteau, Kawasaki France a eu le bon goût d’ajouter à notre modèle d’essai les logos de réservoir à l’ancienne (une option à 88 €) assortis à ceux des caches latéraux. À noter que les bandes blanches qui courent le long de la carrosserie sont recouvertes de vernis, et non juste collés, détail qui participe beaucoup à l’impression globale de qualité.

En selle, la position est « sport » juste ce qu’il faut - pas trop courbé sur l’avant, bien calé dans le retour de selle - ce qui permet de rouler longtemps tout en demeurant compatible avec les vicissitudes de la conduite urbaine.

Dès la mise en route, le charme opère : le son qui s’échappe du 4-en-1 est un vrai régal pour les oreilles. Cette mélodie est la première vraiment étudiée pour une Kawasaki par des acousticiens. Les oreilles les remercient !

En ville, la moto est facile, stable au pas et l’injection paraît encore plus douce que sur la Z 900 RS. Mais il reste ce souci de ralenti assez haut (vers 2 200 tr/min) tant que le moteur n’a pas atteint sa température de fonctionnement. Ça fait claquer la boîte de vitesses au passage de la première. Plutôt pénible. Pour le reste, RAS, c’est une japonaise docile, au service de son propriétaire.

4 pattes mais du caractère
Sur la route, la Café se comporte exactement comme sa cousine RS, et comme une machine moderne, puisque c’en est une. Elle est facile, précise, même si l’amortisseur arrière est moins « hydrauliquement » amorti que la fourche avant (pour faire simple, la fourche est de meilleure qualité que l’amortisseur). Et que dire du moteur, qui, outre sa sonorité franchement terrible, offre un tempérament rarement de mise sur un 4-pattes japonais calé à 180° ! Coupleux dès les bas régimes (il commence à tracter sérieusement vers 2 500 tr/min), il envoie du bois entre 3 000 et 6 000 tours et continue de pousser jusqu’à 9 000 tours ! Un bloc bien en phase avec le style sportif de l’engin.

Côté freinage enfin, la Café rassure avec ses étriers avant radiaux sollicités par un maître-cylindre de même conception. Pour l’arrière en revanche, un freinage timide, mais suffisant pour asseoir la moto en entrée de courbe. Bien entendu, nous aurions aimé des durites blindées, les japonais restant toujours sur des tuyaux caoutchouc d’une autre époque…

Le verdict
Vous l’aurez compris, à Moto Magazine, nous avons eu un coup de foudre pour cette Z 900 RS Café. Les 12 499 € demandés peuvent se justifier, surtout face à une Honda CB 1100 RS facturée 13 499 €. Ceci étant, il ne faut pas éluder le fait qu’elle n’est guère pratique (sa selle n’est pas idéale en duo) et que vous pouvez faire l’objet de quelques remarques au feu rouge, du genre : « T’as piqué la moto de Kermit la grenouille ? », expérience vécue à Paris ! Ah, ces motards, toujours prêts pour un bon mot…

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Fiche technique

Kawasaki Z900RS Café (données constructeur)
Moteur
- Quatre cylindres en ligne refroidi par eau 4T, 2 ACT, 4 soupapes
- Cylindrée (al. x cse) : 948 cm3 (73,4 x 56 mm)
- Puissance maxi : 111 ch à 8 500 tr/min
- Couple maxi : 10 m.kg à 6 500 tr/min
- Alim./dépollution : injection Ø 36 mm/Euro 4
Transmission
- Boîte de vitesses : 6 rapports
- Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
- Frein Av (étrier à x pist.) : 2 disque Ø 300 mm (4 opp.)
- Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 250 mm (1)
- Pneus Av-Ar : 120/70-17 - 180/55-17
- Réservoir (réserve) : 17 litres (1 litre)
- Poids : 216 kg tous pleins faits
- Hauteur de selle : 820 mm
Pratique
- Coloris : vert
- Garantie  : 2 ans pièces et M.O., assistance
- Prix : 12 499 €

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