Fast & Furious : BMW S1000 RR edition

« Ki-Soo est motard mais aussi coursier. Après avoir livré à moto un colis dans un immeuble, celui-ci explose juste après son départ. Ne se pensant pas responsable, il quitte les lieux. On lui demande alors d’amener illico presto la pop star Ah-Rom dans la salle de spectacle où elle doit se produire. Son concert est retransmis à la télévision et la chanteuse est en retard. Il lui prête alors son casque pour la course, sans savoir qu’il a été remplacé par un modèle identique rempli d’explosifs. Nos duettistes risquent de sauter à tout moment. »

Les plus cinéphiles d’entre vous reconnaitront l’actioner typique des années 90 : les courses-poursuites avec temps limité, risques d’explosions et pyrotechnie à gogo sont légion. « Speed » ou encore « Une journée en enfer », l’aspect comique en plus, en sont de bons exemples.

Le héros - anti-héros serait plus juste - fera évidemment tout pour sauver la pop star au casque piégé assise derrière lui.
Tous deux menacés et harcelés par un « corbeau » ayant piraté le téléphone du coursier, ils devront suivre ses ordres à la lettre et tartiner à moto dans tout Séoul pour éviter de finir en lambeau.
De leurs côtés, police et médias ne voyant dans notre coursier qu’un dangereux kidnappeur/poseur de bombe le traqueront sans cesse.
S’ensuit un véritable ballet de marionnettes à 2-roues et à fond de 6, exposées en permanence à la pression, à la prise de risque et aux poussées d’adrénaline.

Simpliste à plus d’un titre, « Quick » ne ravira pas tous les publics. Il vaut par contre le détour pour son aspect spectaculaire à moto, renouant avec les authentiques cascades des films d’action des années 80/90.

Ki-Soo pilote la toute première BMW S1000RR sortie en 2011, réellement magnifiée ici. On sent la volonté du réalisateur et de la marque allemande, comme avec Mission Impossible 5, de montrer à quel point une sportive BMW avec phares asymétriques, « c’est cool ».
Les courses-poursuites et autres cascades sont impressionnantes, jusqu’à faire de l’ombre - si, si ! - à Fast & Furious himself. Ça file à 200 km/h sur le périphérique de Séoul, ça fait hurler les 190 cv dans les tours, ça esquive, ça lève la roue, ça traverse des vitrines. La pyrotechnie est maitrisée d’une main d’expert, avec des scènes d’action diablement bien calibrées, épiques, spectaculaires. À l’instar des vieux films de Jackie Chan, la plupart des cascades sont réalisées sans CGI (Computer-Generated Imagery). Les artifices numériques n’ont pas ici droit de cité comme en atteste le making of des scènes de « ratés » lors du générique de fin.

Tout ceci compilé, avec un rythme ravageur tenant sur presque 2h, donne un cachet, au moins inoubliable pour les scènes à 2-roues.

Hélas le scénario « Besson sauce Europa Corp » s’embourbe dans une histoire de mafias à dormir debout, avec un final, certes logique, mais amené de façon grotesque. Les acteurs fadasses font « le job » sans plus et incitent à concentrer l’essentiel de notre regard et de notre ouïe sur la sportive allemande, la vraie star du film.

Incontournable cinéma sud coréen
Depuis plus de 15 ans maintenant, le cinéma sud-coréen s’est plutôt bien imposé en Occident, en proposant des films majeurs dès le début des années 2000 : « Oldboy », qui a obtenu le grand prix du jury à Cannes en 2004 ou encore « Memories of Murder  » en 2003. Des films résolument modernes et de qualité, mélangeant drame, polar et thriller, tout en restant accessibles pour le public occidental.
La Corée du Sud confirmera ensuite sa grande maitrise de ce mélange de genres, souvent résumé par le qualificatif « thriller coréen », dont « The Chaser » (2008), croulant sous divers prix et nominations, est l’un des meilleurs représentants.
Le pays du matin calme peut remercier ces films et ses réalisateurs respectifs, car ils auront donné à la culture coréenne une visibilité mondiale, tout en permettant la création de festivals spécialisés en Occident : le Festival du Film Coréen à Paris (FFCP), créé en 2006 et organisé sur les Champs-Élysées depuis 2013, est un bon exemple.

Le 25 mai dernier, Parasite, le dernier opus de Bong Joon-ho (Memories of Murder), a tout simplement remporté la Palme d’or de Cannes. Ce film reprend les codes réussis du « thriller coréen » en y ajoutant un aspect dramatique et comique du plus bel effet, avec une maitrise de la caméra que peu de réalisateurs peuvent se targuer d’avoir.

Le succès planétaire de toutes ces œuvres a permis à la Corée du Sud d’exporter et de faire éditer toutes sortes de films, certains parfois obscurs tel ce « Quick », sorti chez nous en 2012. À regarder un jour de pluie.

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