Réservoir pour l’Endurance

Si jusqu’au début des années 2000 un pilote qui gagnait sa catégorie, et plus particulièrement en 1000 cm3, était assuré d’avoir un guidon en championnat de France de vitesse, aujourd’hui la réalité est bien différente. Certes, la formule continue d’attirer un très grand nombre de pilotes amateurs dans les diverses catégories (voir encadré : Promosport, comment ça marche), mais presque plus personne n’aura un guidon par l’importateur.

Alain Cottard, le célèbre concessionnaire de Rouen qui, à 58 ans, anime toujours les paddocks des Promosport, nous explique : « J’ai commencé en 1978, avec une 750 H2. Il y avait des jeunes pilotes comme Sarron, Viera, Battistini, Joubert… Pour eux, comme pour les autres, les coupes étaient un tremplin et un passage obligé. Aujourd’hui, les Promosport sont plus un réservoir pour l’Endurance que pour la vitesse. Ce qui est bien en revanche, c’est l’accessibilité de la formule car elle reste la moins chère pour faire de la compétition sur circuit. »

Une évolution qui s’adapte à la crise

Il est vrai que les règles relativement strictes concernant la modification des motos et l’unique train de pneus autorisé pendant le week-end (séance chronos et course) contribuent à ne pas faire exploser les budgets. Mais tout de même : avec des bonnes suspensions, un pot plus libre, des accessoires comme les couvertures chauffantes ou les carénages en poly (ceux qui visent la gagne ne peuvent pas se passer de ces équipements) ou encore les déplacements, la saison coûte cher (voir article : Promosport, combien ça coûte).

Sans sponsors et incapables d’assumer le coût de toute une saison, bon nombre de pilotes limitent leur participation à quelques épreuves. Jennifer, la seule fille inscrite en 600, a travaillé dur pour payer la moitié du prix d’achat de sa Yamaha R6 : « c’est mon père Jean qui a payé l’autre moitié ainsi que le reste.On habite le Nord et certains déplacements comme Lédenon ou Pau coûtent très cher. C’est pour cela qu’il m’est impossible de faire toutes les épreuves ».

D’autres, comme le Team 6e Avenue, avec son président Michel et bon nombre de bénévoles, proposent aux pilotes une formule « tout compris ». Pour une somme accessible (environ 8.000 euros pour une saison en CB 500), ils prêtent la moto et prennent en charge les consommables, la mécanique et le transport. C’est ainsi que Jeremy, Elad, Sébastien, Éric et Noël peuvent courir.

125 et 500, deux catégories à part

Si les 600 et les 1000 cm3 restent les deux catégories reines des Promosport, deux autres se distinguent pour différentes raisons : les 125 Pré GP et les 500 cm3 ! La première est innovante et permet à des jeunes de s’exprimer avec des motos 2T vraiment performantes, l’autre, même si elle ressemble à une coupe mono-marque (Honda CB 500), permet de courir avec un tout petit budget.

« Pratiquement toutes les 125 Pré GP ont des moteurs 125 Husqvarna, mais les cadres viennent de petits fabricants comme BMS, RMU ou Metrakit », nous explique Dominique, qui fait courir son jeune fils Valentin. « Même limitées à 30 ch, ce sont des petites bombes qui reviennent à 9.000 euros et dont il faut sans cesse s’occuper. Mais c’est une très bonne formule pour les jeunes. »

Inscrit dans la catégorie 500, le jeune Lilian (18 ans) est un peu perdu dans le paddock. Il vient de Châteauroux et c’est sa première course. « Ce sont les amis qui m’ont poussé à courir sur circuit car j’allais un peu trop vite sur route. J’étais perdu lors des qualifications, mais j’ai réussi à me qualifier pour la finale. » Il est le seul pilote à courir avec un airbag… Il l’avait promis à son père !

Une nouvelle catégorie qui renoue avec la tradition

Une nouvelle catégorie a vu le jour ces dernières années au sein des Promosport : la Promo Découverte. Il s’agit d’une catégorie composée de 600 et 1000 cm3 ouverte aux pilotes novices qui n’ont jamais été en possession d’une licence FFM. Elle ne donne pas lieu à un classement final ni à aucun titre, mais permet de courir avec sa propre moto au moins deux séances d’essais plus la course.

« C’est une vraie formule de promotion », nous explique Fernand Dieudonné, le président de la commission vitesse à la FFM. « Elle plaît beaucoup au vu des nombreux engagés à chaque course ; elle permet aux vrais pilotes amateurs de se mesurer entre eux. Mais, je crois aussi, parce que l’encadrement FFM permet à tous ces pilotes d’évoluer avec le maximum de sécurité. »

Il y avait environ 250 engagés à Croix-en-Ternois, toutes catégories confondues. Sur les grands circuits, là où les manches acceptent plus de partants lors des finales, ce nombre dépasse parfois les 300 engagés. C’est sûr, les Coupes Promosport restent populaires et relativement accessibles. C’est le sport comme on l’aime.

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