L’essence est de plus en plus chère et représente une sacrée dépense dans le budget. Il existe pourtant une solution simple pour réduire sa consommation de carburant : l’éco-conduite. Régulièrement vantée dans le monde de l’automobile, elle est tout à fait transposable à l’univers de la moto à condition de changer ses habitudes.

Bien sûr, le plus simple est de réduire sa vitesse pour consommer moins, mais pas seulement. D’autres facteurs influent sur votre consommation en carburant et peuvent provoquer des variations de l’ordre d’1 litre au 100 km.

Voici une série de conseils pour vous aider à consommer moins.


Conduire sur un filet de gaz

C’est à vitesse stabilisée qu’un moteur consomme le moins d’essence. En revanche, les phases d’accélération sont énergivores et explosent la consommation. En règle générale, quel que soit le type de moto, il ne faut guère plus de 8 à 10 chevaux pour rouler à 90 km/h et de 15 à 20 chevaux pour atteindre 130 km/h. Le surplus de puissance sert à franchir les côtes ou à dépasser.


Règles générales

-  Démarrez en douceur et passez les vitesses rapidement, sans les pousser.
-  Rouler sur le couple moteur et engager le rapport supérieur dès que possible (sur le plat et dans les descentes).
-  L’ouverture des gaz doit être la plus progressive possible, surtout à froid.
-  Il faut aussi éviter de tirer sur les rapports en restant dans le premier tiers de la plage de régime disponible.
-  Sur route, une conduite « sans les freins » est aussi une conduite sobre.
-  Sur voies rapides, fuyez les hauts régimes. Au-delà du régime du couple maxi, la cavalerie appelée à la rescousse est très gourmande.


Conduite sur voies rapides

-  Adopter la conduite « cruise control », c’est-à-dire en gardant le même régime moteur.
-  Rouler ni en sur ni en sous régime.
-  En descente, inutile d’accélérer, garder un rapport haut et laissez-vous glisser, vous pouvez également débrayer. Ne cherchez pas à vous mettre au point mort, ça ne sert à rien et surtout cela peut être dangereux !
-  En montée, le moteur aura besoin d’énergie. Adopter le bon rapport de boîte de façon à avoir suffisamment de puissance pour grimper sans exploser le compte tour.


Conduite en ville

Bien sûr, l’idéal est de ne pas avoir à s’arrêter, car c’est sur les phases de démarrage qu’une moto va consommer le plus.

-  Apprenez à gérer à l’avance vos arrêts afin d’y arriver à basse vitesse.
-  Ralentir à l’approche d’une intersection, rétrogradez tout en gardant un rapport élevé (minimum en seconde, mais de préférence en troisième). Plus la moto conserve d’inertie, moins elle aura besoin d’effort pour repartir.
-  Roulez systématiquement en dessous du régime du couple, soit entre 1000 et 2000 tours.
-  Évitez les coups de gaz intempestifs.
-  Lorsque vous voyez le feu passer au rouge, évitez d’accélérer. Avancez jusqu’au feu en roue libre ou sur un filet de gaz. Avec un peu de chance, le feu passera au vert et vous pourrez continuer votre route.
-  Ne collez pas le véhicule devant vous, laissez une distance respectable vous permettant de gérer votre vitesse en fonction des ralentissements. Vous ferez des économies de carburant, mais aussi de plaquettes de frein.
-  Pour les arrêts de plus de 30 secondes, coupez votre moteur. Malgré une idée reçue, vous ne consommerez moins en redémarrant votre moteur qu’en le laissant tourner au ralenti.


Et la mécanique dans tout cela ?

Moteur bien lubrifié, consommation diminuée

L’huile limite les frottements internes énergivores. Une huile propre réduit la consommation.

-  Changez votre huile moteur en fonction des préconisations du constructeur et vérifiez régulièrement son niveau.
-  Lorsque le moteur est froid, attendez qu’il monte en température (c’est plus long que l’eau) avant de tirer dedans.
-  Éventuellement, adoptez une huile plus fluide (5W30 ou 5W40) en hiver.


Laissez votre moteur respirer !

C’est le mélange air/essence qui fait fonctionner un moteur. Si votre moteur manque d’air, il consommera plus d’essence. Aussi, pensez à vérifier régulièrement l’état de votre filtre à air.


Partie-cycle, évitez les frottements

Plaquettes qui frottent contre les disques, roulements de roue à bout de souffle, chaîne mal graissée, trop tendue ou bourrée de points durs sont autant d’éléments qui, ajoutés les uns aux autres, alourdissent la facture de carburant. Un bon entretien de sa machine n’est pas seulement synonyme de longévité, mais aussi d’économie de carburant.


Pneus gonflés, consommation diminuée

Vous l’avez certainement appris à l’auto-école, il faut surgonfler (+/- 0,3 bar, soit 300 grammes) ses pneus lorsque l’on est sur autoroute. Cela va réduire la surface de contact au sol et donc réduire légèrement sa consommation en carburant. À l’inverse, rouler avec un pneu sous gonflé aura un effet immédiat sur votre consommation. Un exemple : 0,5 bar en moins peut augmenter la consommation de 0,5 litre au 100 km. Il faut vérifier régulièrement ses pressions (au moins une fois par mois).


Équipements de la moto et du motard

Il n’y a pas que la conduite qui peut influer sur la consommation en carburant. La prise au vent est un facteur important qu’il ne faut pas négliger. Il faut réduire la trainée, c’est-à-dire les turbulences qui vont se créer derrière le motard et sa moto.


Bien s’équiper

Tous les adolescents en ont fait l’expérience, la position limande vous fait gagner de précieux km/h. Mais aussi, à vitesse égale, quelques centilitres d’essence.

-  Adopter une position offrant le moins de prise au vent aura des répercussions sur votre consommation.
-  Évitez les écharpes, les pantalons bouffants, les énormes sacs à dos.
-  Choisissez également une tenue près du corps qui ne flotte pas au vent.


Bagagerie

-  Dans la mesure du possible, évitez d’avoir une moto trop chargée.
-  Enlevez le top case et les valises si vous n’en avez pas l’utilité.


Saute-vent

D’expérience, et pour peu qu’il soit correctement monté (angle proche de celui de la fourche), le saute-vent ne freine quasiment pas l’équipage. Il apporte un confort de conduite et permet une meilleure pénétration dans l’air.


Pare-brise

Sur les motos routières, ne roulez pas avec le pare-brise en position haute, mais au contraire, optez pour une position basse, il y aura moins de turbulence et de prise au vent.

Et pour finir, vous aimez certainement rester connecté avec votre smartphone, votre GPS… c’est pratique, mais aussi énergivore. Si vous n’en avez pas l’utilité, pensez à les éteindre.

Après ce petit tour d’horizon, vous devriez être en mesure de gagner quelques kilomètres entre deux passages à la pompe.

N’hésitez pas à nous faire partager votre expérience.

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