Vous habitez en Loire-Atlantique ? Alors notez que, depuis le 7 décembre, cinq voitures-radar y surveillent la vitesse. A leur volant, des prestataires agréés — en clair, des conducteurs employés par une entreprise privée, mais « placés sous contrôle étroit de l’État », promis-juré par ledit État — sont chargés de traquer le contrevenant potentiel.

Pas de flash visible
Ces cinq voitures, dont le “flash” infrarouge n’est pas visible des usagers, fonctionnent en éloignement et en rapprochement. Donc quand elles croisent ou doublent les autres véhicules, entre autres joyeusetés. Et, comme le veut le principe de ce « dispositif national d’externalisation de la conduite des voitures-radar » (la terminologie officielle), elles ne sont pas signalées préalablement sur les routes. Mais les itinéraires sur lesquelles elles sévissent sont toutefois disponibles sur le site internet de la préfecture locale (voir également la carte ci-dessous). Et, promis-juré (bis) par la pref’, ils prennent en compte « en particulier des zones ou des axes accidentogènes. C’est l’accidentalité et le flux de véhicules associés à ces voies de ces dix dernières années qui a été le premier critère de détermination de ces itinéraires ».

Le message de sécurité routière dénaturé
La Loire-Atlantique rejoint les quelques départements dans lesquels le dispositif est déjà en place. L’idée en remonte à 2005, mais les premières voitures-radar privatisées n’ont commencé leur sympathique travail que le… 23 avril 2018, après une période d’expérimentation. Ce jour-là, les conducteurs normands avaient en effet l’insigne honneur d’inaugurer (à leur corps défendant…) le système.

Un système que la Fédération française des motards en colère dénonce depuis des années : « Les bien-pensants diront que cela ne change rien pour les bons conducteurs, nous affirmons que cela change tout : brader les prérogatives de l’État (la Sécurité routière dépend du ministère de l’Intérieur !) pour le profit d’entreprises dont le bénéfice est le seul but, c’est dénaturer un peu plus un message de sécurité routière que les usagers peinent pourtant déjà à s’approprier ».

En tout, 19 voitures-radar « à conduite externalisée sont en cours de déploiement dans la région Pays de la Loire », précise la préfecture de Loire-Atlantique.

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